Le Grand Pingouin

Essai naturaliste – biographie

Détails de l’ouvrage

Editions Actes Sud
Publication 2015
Catégories Biographies, Essai, Faune et Flore

Ils tentent désespérément de gagner la mer.


« Le mardi 3 juin 1844, Vilhjàlmur Hàkonarsson et ses comparses, après une nuit de navigation, reconnaissent les contours d’Eldey dans le jour levant. Ils tirent quelques bords autour de l’île, souquent sur leurs rames, et finissent par repérer deux individus plus grands que les autres dans un attroupement d’alcidés. Sont-ce des grands pingouins ? Dans le doute, Vilhjàlmur fait mettre à l’eau la chaloupe et envoie trois hommes en reconnaissance. Ayant identifié les oiseaux, ils abordent, dans le vacarme et la confusion de l’envol des mouettes et des guillemots, avertis des malheurs que présage l’apparition de l’homme mais équipés à tout le moins d’un moyen de fuite, leurs ailes. Les grands pingouins n’ont pas cette faculté. Se voyant repérés, comprenant que les intrus viennent pour eux, ils tentent désespérément de gagner la mer en s’avançant sous la corniche qui les abrite, eux et leur œuf. Car ces deux grands pingouins sont un couple nicheur, le dernier de l’espèce.

Chronique de la naissance 500 000 ans avant notre ère, du développement, de l’extinction d’une espèce exterminée, en moins de deux siècles, par l’inconscience et la cruauté d’une civilisation, la nôtre.

Henri Gourdin a rencontré le Grand Pingouin sur les planches d’Audubon. Ne l’ayant pas observé dans la nature, celui-ci l’a représenté à partir de spécimens empaillés, décrit à partir des récits de marins américains. Henri Gourdin reconstitue son existence, en biographe et en naturaliste.

2015

Le Casseur d’os, magazine du Groupement ornithologique des Pyrénées et de l’Adour-GOPA publie un article sur le passage d’un Grand Pingouin au Pays basque sous un éditorial terrifiant de Jean-Louis Grangé.

Extrait :
Afin de dépasser les faciles satisfecit débordant d’autosatisfaction que l’on peut lire ou entendre dans notre pays, provenant du monde politique ou associatif, voici un petit catalogue d’études scientifiques nous brossant un tableau bien plus inquiétant :

Après le constat alarmant sur la situation des Vautours africains (Ogada et al., Conservation Letters 2015) montrant une diminution de 62 % de huit espèces en 30 ans et sept de 80 % en 3 générations, deux études plus globales viennent de paraître. L’une, traitant du rythme d’extinction des espèces (De Vos et al., Conservation Letters 2014) qui est 1000 fois plus rapide en moyenne que celui constaté autrefois (avant la révolution industrielle) et continuera d’augmenter dans les décennies à venir. La seconde, publiée dans Science en 2016, basée sur plus de 39 000 espèces réparties sur 18 650 sites différents dans le monde, conclut à une perte de biodiversité insoutenable à moyen terme : « Worringly, our stuty shows that biodiversity levels have now fallen below the environmental safe limits within which it’s deemed we humans can safely live. » (J. Scharlemann).

En Indonésie, 13 espèces et 14 sous-espèces d’oiseaux sont menacées d’extinction, suite au trafic illégal (HBW Alive). Plus près de nous, le Bruant rustique a vu sa population nord européenne diminuer de 30 à 50 % en dix ans en grande partie dû à sa capture en Chine, sur ses territoires d’hivernage et à la dégradation de ses habitats de reproduction scandinaves (HBW Alive).

Entre 1990 et 2015, 129 millions d’hectares de forêt ont été détruits, soit la taille d’un pays comme l’Afrique du sud (source WWF 2016) : ce ne sont pas seulement des arbres qui sont détruits mais l’écosystème forestier dans sa globalité.

Je pourrais continuer cette litanie d’études montrant une accélération de la perte de biodiversité sur notre terre, touchant de plein fouet les « hot spots » d’Afrique, Amérique du sud et Asie du sud-est. Les causes en sont prioritairement les pertes d’habitats naturels dues à la pression démographique et à la soif inextinguible de terres à conquérir…

Jean-Louis Grangé

Lettre au dernier Grand Pingouin

Le destin du Grand Pingouin a ému également Jean-Luc Porquet, chroniqueur au Canard enchaîné. Il s’exprime dans un livre-réquisitoire qui fait froid dans le dos : Lettre au dernier Grand Pingouin, Editions verticales, 2016

2022

Le Casseur d’os, magazine du GOPA publie un nouvel article d’Henri Gourdin :

  Quelles nouvelles du Grand Pingouin ?

Extrait : Je me suis demandé ce qu’il en était sept ans plus tard, en particulier de l’indifférence relevée en 2015 à l’égard d’une extinction dont le coupable est clairement identifié et reconnu, je parle d’Homo sapiens.

Peut-on tomber amoureux d’un oiseau mort ? C’est de toute évidence ce qui est arrivé à Henri Gourdin. Il parle du Grand Pingouin avec compétence, précision, clarté et émotion contenue…
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Canard enchaîné

Presse, 26 mars 2008

Plus qu’une histoire de l’extinction du Grand Pingouin (le seul oiseau européen éteint à l’époque historique), voici une reconstitution soigneuse de son évolution, de sa répartition, de son écologie et de ses déplacements. … C’est l’ouvrage que je conseillerais à quiconque veut se documenter sur ce que furent les populations de Grand Pingouin.
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Oiseau Magazine

Presse, n°54 - Février 2015

 
France Musique

Presse, 29 mars 2008

Lire l’article rédigé par Henri Gourdin et publié sur Courrier de la Nature – 2008
Courrier de la nature

Presse, n°54 - Février 2015

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