Détails de l’ouvrage
Editions Le Pommier
Publication 2022
Catégories Faune et flore, biographie
Editions le pommier
Jean-Henri Fabre, l’inimitable observateur
Sur la D 911, à 15 kilomètres au nord du viaduc de Millau et à 40 kilomètres au sud du musée Soulages de Rodez, un village : Saint-Léons. Dans l’une de ses maisonnettes, le 21 décembre 1823, naquit Jean-Henri Fabre, le célèbre entomologiste, l’instituteur par excellence de la IIIe République, le scientifique préféré des poètes, le poète préféré des scientifiques.
À l’occasion de son bicentenaire, cette nouvelle biographie revient sur son long parcours et le compare aux carrières de Pasteur et Darwin, deux contemporains capitaux. Si Fabre ne fut pas le chercheur irréprochable campé par ses premiers biographes, ses faiblesses, notamment son opposition à l’évolutionnisme, n’enlèvent rien à sa passion communicative de l’insecte en particulier, de la nature plus généralement.
Son énergie, son indépendance de pensée et d’opinion, son mépris des honneurs, sa sobriété, sa simplicité, sa vie frugale au pied du Ventoux, sa générosité, sa tendresse pour les enfants, ses qualités de pédagogue, son opposition farouche au « progrès hostile à la nature, qui en déforme la beauté »… à toutes ces qualités, Henri Gourdin rend justice. Ressuscitant un Fabre familier et attachant, il narre avec verve, anecdotes et textes à l’appui, la vie de « l’inimitable observateur » (Charles Darwin).
Préface de Vincent Albouy, entomologiste, auteur naturaliste et président d’honneur de l’Office pour les insectes et leur environnement (OPIE).
Hier
Fabre décrit longuement aux chapitres 3 et 4 de la série 6 de ses fameux Souvenirs entomologiques, avec des accents qui trahissent son émotion, deux lieux de son terroir natal qui sont entrés dans sa légende : l’école primaire de Saint-Léons où ses parents l’inscrivent à l’automne 1831 et la ferme isolée où ils le placent à la naissance de son frère Frédéric vers 1825 (« J’avais de cinq à six ans. Pour alléger d’une bouche le pauvre ménage, on m’avait confié aux soins de l’aïeule. ») :
« A côté de nous flambait l’énorme cheminée où, par les grands froids, se consumaient des troncs d’arbres entiers. Dans un angle de ce foyer monumental, verni par la suie, faisait saillie, à hauteur convenable, une lame d’ardoise, luminaire des veillées. On y brûlait des éclats de pin, choisi parmi les plus translucides, les mieux imprégnés de résine. Il en rayonnait dans la pièce une clarté rougeâtre, fuligineuse, qui économisait l’huile de noix du lampion à bec.
Les écuelles épuisées, la dernière miette de fromage cueillie, l’aïeule reprenait sa quenouille, au coin du feu, sur un escabeau. Nous, les petits, garçons et filles, accroupis sur les talons et tendant les mains vers la réjouissante flambée de genêts, nous faisions cercle autour d’elle, l’écoutant de toutes nos oreilles. »
Aujourd’hui
La maison de Pierre-Jean Fabre au hameau du Malaval, commune de Vézins-de-Lévezou, où Fabre passa la moitié de son enfance (cinq ans sur les dix au Lévezou) est signalée à l’entrée du hameau par la reconstitution grandeur nature d’un « travail » et un panneau explicatif du Parc naturel régional des Grands Causses :
« L’entomologiste Jean-Henri Fabre a passé une partie de son enfance dans cette fermette isolée du Malaval, chez ses grands-parents paternels.
Dans cette région aux hivers très rudes, à 1000 m d’altitude, seul le « giroflas » séculaire, massif de houx naturel, protégeait des rafales du vent et des tempêtes de neige. C’est dans cet environnement hostile que le petit Jean-Henri eut ses premières révélations « scientifiques ». …
Dans ce cadre modeste, il se souvient de la marmite pansue, du saindoux, des éclats de pin que l’on faisait brûler pour s’éclairer, de l’énorme miche de pain ou du matelas de paille. …»
Demain
On en est là. Si on exclut un achat et une réhabilitation par un organisme public ou une association (soyons réalistes), on peut imaginer par contre un achat par un particulier animé de deux intentions convergentes :
1. S’offrir une maison de caractère dans un environnement naturel et qui le restera longtemps ;
2. Apporter sa pierre (beaucoup de pierres, en fait) à la conservation d’un édifice lié étroitement à un personnage important de l’histoire naturelle planétaire !
Avantage : sauver l’édifice avant que sa dégradation ne devienne irrémédiable et ainsi lui donner une chance d’être là quand la mémoire de JH Fabre deviendra une priorité régionale voire planétaire !